Le biais de confirmation : un biais cognitif à prendre compte pour aiguiser notre esprit critique (et nous éviter de partager des infox)

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Le biais de confirmation : un biais cognitif à prendre compte pour aiguiser notre esprit critique (et nous éviter de partager des infox)

Quand nous abordons certains sujets qui nous tiennent à cœur, Albert Moukheiber, docteur en neurosciences et psychologue clinicien, remarque que nous fonctionnons spontanément comme des avocats qui ont déjà décidé que leur client était innocent.

Le biais de confirmation est un biais cognitif qui nous pousse à mettre en avant tout ce qui va dans le sens de notre avis, en adoptant un raisonnement motivé par une idée a priori. Cette tendance à sélectionner uniquement les informations qui confirment nos idées, nos opinions et nos croyances est un des biais cognitifs les plus répandus.

Albert Moukheiber nous invite à apprendre à adopter plus souvent l’attitude d’un juge d’instruction ou d’un détective (plutôt que d’un avocat) afin de suivre pas à pas des indices pour en arriver à une solution construite, quitte à ce que cette solution n’aille pas le sens de notre idée a priori. L’idée n’est pas de rejeter en bloc systématiquement nos croyances, mais de les mettre parfois à distance, en prenant le temps de considérer des arguments qui les nuancent ou qui s’y opposent (“ouvrir notre esprit à la contradiction”).

Ce biais cognitif influence fatalement notre façon de percevoir le monde. Le biais de confirmation est particulièrement dangereux en ce qui concerne les sujets auxquels nous sommes attachés subjectivement (ex : les vaccins, les OGM, le nucléaire, le dérèglement climatique…).

Quand une information confirme nos croyances, nous ne cherchons guère à savoir si elle est vraie ou non et nous sommes alors plus à même de la partager, propageant ainsi d’éventuelles infox. – Albert Moukheiber

De nos jours, nous avons accès à une foule d’informations sur tous les sujets possibles à travers les réseaux sociaux, les chaînes d’information ou encore les YouTubers. Il est donc très facile d’y trouver de quoi égayer notre raisonnement et nous conforter dans nos croyances.

Mais les choses vont même plus loin : sur les réseaux sociaux, nous « suivons » des gens qui pensent comme nous, regardons en priorité leurs posts et leurs actualités, ce qui va renforcer nos convictions. Albert Moukheiber avertit : c’est ainsi que se forment des « bulles » de l’entre-soi, en particulier sur les sujets très marqués idéologiquement tels que la politique, la religion ou le véganisme.

Le risque est que ces bulles de l’entre soi polarisent nos sociétés et réduisent notre flexibilité mentale (autant que notre esprit critique). La flexibilité mentale est notre aptitude à changer d’avis et notre capacité à intégrer de la manière la moins biaisée possible les nouvelles informations auxquelles nous sommes exposés.

Le biais de confirmation au service de la vie sociale

Albert Moukheiber rappelle que ces biais ont aussi des aspects positifs et jouent un rôle utile dans la vie sociale.

Parfois, grâce au biais de sélection, nous choisissons de ne garder en mémoire que les moments agréables passés avec nos proches, plutôt que les disputes ou les moments difficiles.

Le docteur en neurosciences prendre avec malice l’exemple d’un coup de fil d’un ami : lorsqu’un ami nous appelle et qu’on lui répond « j’étais justement en train de penser à toi », nous déclenchons un biais de confirmation et oublions alors toutes les fois où nous avons pensé à cette personne sans qu’elle appelle.

Sans ces biais de confirmation, nous aurions plus de mal à créer des liens sociaux.

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Source : Votre cerveau vous joue des tours de Albert Moukheiber (éditions Allary). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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