Deuil : écrire pour trouver du sens à sa peine
Elisabeth Kübler Ross et David Kessler, tous deux médecins, sont les auteurs du livre Sur le chagrin et le deuil . Ils y expliquent que le chagrin a besoin d’être extériorisé et que l’écriture, notamment la rédaction de lettres adressées au défunt, est un moyen efficace d’exprimer la douleur et de donner du sens à la peine.
Ils expliquent qu’écrire permet de renouer un lien qui a été brisé, car l’écriture est un outil destiné à faciliter les contacts et de léguer un témoignage.
Beaucoup d’endeuillés éprouvent le besoin de coucher leurs sentiments sur le papier. Dans la solitude, l’écriture est un merveilleux compagnon. Certains tiennent un journal intime de leur deuil, de façon à pouvoir exprimer leurs émotions sans crainte d’être jugé. En outre, il est souvent plus facile d’écrire que de parler. – Elisabeth Kübler Ross et David Kessler
Elisabeth Kübler Ross et David Kessler conseillent de prendre la plume pour s’adresser directement à la personne disparue. Il est possible de lui raconter ce que nous faisons, lui dire combien elle nous manque. S’il nous est impossible de nous rendre au cimetière aussi fréquemment que nous le souhaitons, il est possible d’écrire à l’être cher ce que nous lui aurions dit sur sa tombe. Ce support écrit peut être emporté plus tard au cimetière et soit lu, soit déposé sur la tombe.
Elisabeth Kübler Ross et David Kessler proposent donc aux personnes en deuil de s’arrêter dès qu’elles en ressentent le besoin, d’interrompre ce qu’elles sont en train de faire pour écrire (pour elles-mêmes ou, mieux encore, à la personne chère décédée), que ce soit cinq lignes ou cinq pages.
Cette écriture se veut libre, n’a pas vocation à être lue et donc peut révéler toutes les émotions et pensées, sans censure.
Il est probable que les personnes qui se livrent à l’écriture au cours de leur deuil traversent les cinq phases du deuil :
- le déni,
- la colère,
- le marchandage,
- la dépression,
- l’acceptation.
L’écriture (manuscrite ou sur ordinateur) permet d’extérioriser la peine mais facilite aussi le travail de deuil. Le journal intime ou les lettres pourront être relus des années plus tard si l’envie de se fait ressentir. Certaines personne endeuillées trouvent du réconfort dans la relecture des lettres écrites au défunt parce que ces écrits forment une preuve tangible que la présence du défunt se perpétue après la mort.
Ecrire permet également de régler des affaires inachevées, de dire par exemple au défunt ce qu’on n’a pas eu le temps ou osé lui dire.
Ecrire des lettres directement au défunt avec réponses
Elisabeth Kübler Ross et David Kessler ont élaboré une technique afin de soulager les personnes qui écrivent des lettres au défunt et qui souhaiteraient avoir des réponses de la part de la personne décédée à laquelle elles s’adressent.
Ils proposent d’écrire en s’adressant à la personne décédée de la main dominante (la droite pour les droitiers, la gauche pour les gauchers) puis, sur une autre feuille, d’écrire la réponse de l’être cher disparu de l’autre main (non dominante donc).
Les deux médecins relatent des témoignages de personnes endeuillées qui ont eu recours à cette technique et qui ont été étonnées des résultats, de voir les mots couler avec fluidité avec la main non dominante (la réponse du défunt donc). Ils concluent que l’essentiel est que les personnes trouvent du réconfort dans ce simulacre.
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Source : Sur le chagrin et le deuil de Elisabeth Kübler Ross et David Kessler (éditions Pocket). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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