Comprendre la colère : peut-il y avoir une colère constructive ? comment réduire l’emprise de la colère destructrice ?

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Comprendre la colère : peut-il y avoir une colère constructive ? comment réduire l’emprise de la colère destructrice ?

Quand la colère surgit, elle déforme notre perception et notre cognition, et il y a une période réfractaire qui nous prive de l’accès à notre intelligence. – Paul Ekman

Les scientifiques estiment que toutes les émotions ont une fonction. La science tient toutes les émotions pour bonnes : le problème est alors de trouver la juste mesure de la colère et les circonstances appropriées. Les émotions perturbent l’équilibre, nous mettent en branle et ont une nature adaptative : elles attirent notre attention sur l’événement qui provoque la colère et donnent l’énergie de surmonter l’obstacle et de satisfaire un/des besoin(s) non satisfait(s).

Certains scientifiques définissent la colère comme un état mental afflictif issu de l’illusion qui déforme notre perception de la réalité. Mais il subsiste une question : la colère peut-elle être constructive quand elle est moins le fruit de l’illusion ?

Paul Ekman estime qu’il y a deux choses à dire pour répondre à cette question :

  • quand la colère est constructive, la période réfractaire est courte (on retrouve accès à l’intelligence et à la capacité de raisonner plus rapidement pour agir sans violence);
  • la colère peut être compassionnée quand il s’agit d’un sentiment puissant qui possède certaines caractéristiques de la colère mais pas son aspect illusoire ou déformé (exemple : pousser à prendre la défense de quelqu’un qui est maltraité).

Quand les émotions ne sont pas adaptatives, la période réfractaire se prolonge et le risque de réagir à des choses qui n’ont rien à voir avec la situation présente augmente.

Ainsi, les spécialistes des émotions nous invitent à faire la distinction entre la colère comme émotion émergente et l’enchaînement de pensées qui la suit.

Ce dont nous voulons totalement nous débarrasser, c’est de l’expression de colère ordinaire qui passe le plus souvent pour de l’animosité, sauf quand il faut agir de façon très énergique pour empêcher quelqu’un de tomber d’une falaise. Ce que nous appelons généralement la colère est en fait l’expression d’une animosité envers autrui. – Matthieu Ricard

Ce qui nous a été donné par la nature est l’impulsion pour affronter des obstacles mais les expériences et la culture peuvent transformer cette dotation initiale en impulsion automatique pour s’en prendre à autrui, à la personne qui a créé l’obstacle (de manière plus ou moins objective d’ailleurs puisque la colère non constructive est accompagnée d’illusions et de souvenirs qui font émerger des choses qui ne sont pas forcément en rapport avec la situation présente).

C’est précisément cet élément acquis (par l’histoire personnelle, l’expérience, la culture et parfois influencé par le tempérament) qu’il faut désapprendre.

Il existe des outils et des ressources pour empêcher que les émotions prennent le dessus et se traduisent en actes destructeurs (pour soi et pour les autres). Voici quelques ressources qui aident à réduire l’emprise de la colère :

 

 

 

 

 

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Source : Surmonter les émotions destructrices : un dialogue avec le Dalaï Lama de Daniel Goleman (éditions Pocket). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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