Le jour où je suis devenue moi-même : le roman initiatique du haut potentiel intellectuel

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Le jour où je suis devenue moi-même : le roman initiatique du haut potentiel intellectuel

Présentation de l’éditeur

roman haut potentiel« Sous le nouvel éclairage du haut potentiel intellectuel, tant de choses prennent sens. Les infinies questions de Lucas, sa curiosité pour les sujets d’adultes, ses réflexions d’une justesse et d’une maturité étonnantes pour son âge, sa tendance à s’évader dans l’imaginaire… S’évader… La petite voix résonne avec une tonalité nouvelle. S’évader… Julie secoue la tête de nouveau, mais l’écho est trop fort. Un sentiment de malaise et d’étrangeté s’insinue doucement en elle. »

Lorsque Lucas est identifié comme un enfant à haut potentiel, Julie se trouve confrontée à une véritable tempête intérieure. Son fils lui ressemble tellement ! Peu à peu, les souvenirs remontent à la surface. Commence pour Julie une longue quête intérieure, à la recherche de la petite fille qu’elle était et de l’adulte qu’elle est devenue. À la faveur de lectures et de rencontres, Julie prend peu à peu le chemin d’une vie qui lui ressemble.

INCLUS : Un guide pratique pour mieux comprendre le haut potentiel.

L’autrice : Nathalie Clobert est psychologue. Elle exerce en centre hospitalier et en cabinet libéral à Meaux, où elle reçoit des adolescents et des adultes à haut potentiel intellectuel. Elle a une double formation en philosophie et en psychologie. Elle est l’auteure de Domptez votre hypersensibilité (Leduc.s).

J’ai aimé

J’ai beaucoup apprécié ce roman parce que je me suis reconnue dans quelques réflexions et situations décrites par l’autrice, elle-même psychologue spécialisée dans le haut potentiel intellectuel.

Le roman met en scène une trentenaire prénommée Julie, mariée et mère de deux enfants dont l’aîné connaît des problèmes à son entrée en CP. Julie est surveillante dans un lycée et est très appréciée des élèves et de ses collègues, bien qu’elle ait peu confiance en elle et qu’elle se sente mal à l’aise dans les relations interpersonnelles au point de s’effacer. Elle s’est liée d’amitié avec une professeure de philosophie avec qui elle échange sur des questions existentielles et avec laquelle elle se sent réellement comprise.

Julie n’est pas vraiment heureuse sans être tout à fait malheureuse mais sa vie va basculer quand la maîtresse de son fils Lucas les convoque, elle et son mari, pour parler problèmes scolaires. La maîtresse se plaint que Lucas soit trop distrait et n’ait pas “un comportement adapté aux apprentissages” si bien qu’elle conseille (et même ordonne) aux parents d’emmener leur fils chez un psychologue. Cette scène m’a particulièrement marquée parce que c’est exactement ce que nous avons vécu avec ma fille (et ce même avant le CP !). La suite a d’ailleurs été la même dans le roman et dans la vraie vie en ce qui nous concerne : le bilan psychologique révèle un haut potentiel intellectuel… à la surprise des parents (qui, à la réflexion, ne sont pas si surpris que cela car il y avait bel et bien des signaux faibles : des questions en rafale en permanence, une avance en lecture ou encore des passions débordantes).

La révélation du haut potentiel de son fils va complètement bouleverser Julie qui se reconnaît dans les traits de son fils et commence à s’interroger sur la possibilité qu’elle soit elle-même à haut potentiel intellectuel. Cela expliquerait ses impressions d’être différente, de devoir cacher sa nature profonde pour s’adapter en société, son appétit pour l’écriture, la lecture et la philosophie ou encore son perfectionnisme maladif et son manque de confiance en elle. On suit les hésitations de Julie, ses questionnements intimes, ses souvenirs d’enfance douloureux entre masque social, déception et renoncements successifs. Et si tout compte fait elle n’était pas si bête ? Et si son impression de décalage venait de son haut potentiel intellectuel ?

Julie se décide finalement à passer un test de QI chez une psychologue spécialisée et les résultats la plongent à la fois dans la perplexité et dans le soulagement : elle est à haut potentiel dans le domaine verbal mais ses résultats ne permettent pas de calculer un QI total, Julie ayant un profil hétérogène. On sent bien dans le passage de l’échange entre Julie et sa psychologue que l’autrice est elle-même psychologue spécialiste du haut potentiel car elle donne de nombreux détails sur les différents subtests et la façon de calculer (ou non) un QI.

Julie est secouée par cette découverte et sent que c’est justement l’occasion pour elle de se reconnecter à qui elle est vraiment, d’oser écrire à nouveau, d’oser prendre des risques, d’oser s’assumer sensible et curieuse et même temps d’oser s’affirmer envers les autres. De nombreuses portes s’ouvrent alors à elle : elle fait la rencontre d’un jeune garçon, ancien élève du lycée, avec qui elle va entretenir une relation d’entre-aide et de soutien. Il va lui montrer qu’il est possible de s’assumer différent des autres et elle va l’aider à remettre un pied dans les études pour qu’il réalise ses rêves. A travers cette relation, Julie reprend confiance en elle, se rend compte qu’elle est capable d’agir, de prendre des décisions, qu’elle peut aider les autres et qu’elle peut compter sur les autre sans forcément devoir travestir sa nature et avoir peur d’être trahie.

En parallèle, les relations entre son fils et sa maîtresse se dégradent et on suit les difficultés de communication entre les parents et l’enseignante. Pour le coup, les dialogues entre les parents et l’enseignante auraient pu être des copiés collés des (innombrables) convocations que j’ai eues au cours de la scolarité de ma fille ! Un petit extrait :

Lucas n’est qu’un enfant mal élevé qui manque de limites et de maturité. IL ferait mieux de grandir et d’apprendre les bonnes manières. Mais ça – je vous le rappelle – c’est le rôle des parents et pas de l’école !

J’aurais pu fournir d’autres dialogues à l’autrice si besoin, du type “Si vous ne l’emmenez pas voir un psychologue, je ne peux plus rien faire pour elle” (après avoir vu trois fois des psychologues, dont celui de l’Éducation Nationale qui avait confirmé le haut potentiel de ma fille !). Les passages concernant le fils de la protagoniste m’ont renvoyée à quelques souvenirs douloureux. Heureusement, ma fille a changé d’école et a une enseignante extra cette année. Bizarrement il n’est plus question de psy ni de problème de comportement… c’est d’ailleurs la solution envisagée par les parents dans le livre : on y découvre une Julie capable de défendre son fils, de prendre position et d’agir sans peur du jugement des autres.

Le livre se termine par la reconnexion de Julie à elle-même, à son envie d’écrire, d’aider les autres et de vivre sa “vraie” vie.

A la fin de son ouvrage, Nathalie Clobert propose un quelques éléments pratiques pour mieux comprendre le haut potentiel intellectuel.Elle y rappelle à juste titre que le haut potentiel n’est pas forcément synonyme de souffrance. Au contraire, en général, les personnes à haut potentiel intellectuel réussissent mieux scolairement et professionnellement. Il existe une croyance selon laquelle une très haute itelligence serait source de souffrance et d’échec scolaire mais cette représentation du haut potentiel s’est construite sur un biais statistiques : en effet, beaucoup de personnes ont été identifiées dans le cadre de consultations pour des problèmes psychologiques mais on ne savait rien des personnes à haut potentiel qui ne consultaient pas.

Nathalie Clobert rappelle par ailleurs que l’intelligence n’explique pas tout car l’intelligence interagit en permanence avec une multitude de facteurs (l’environnement, la personnalité, les opportunités…). Personne n’est seulement son intelligence.

J’ai beaucoup apprécié ce roman parce qu’il propose une histoire de cheminement personnel où le haut potentiel intellectuel apparaît dans toutes ses nuances, avec ses atouts et ses difficultés, sans jamais tomber dans la caricature mais en proposant une belle histoire de reconnexion à soi.

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Le jour où je suis devenue moi-même : Le roman initiatique du haut potentiel de Nathalie Clobert (éditions Leduc S). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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